L'INTERVIEW DU PRÉSIDENT D'ALÈS AGGLO
En cette période de crise, les Grand-Alésiens ont-ils des raisons de croire en l’avenir ?
Oui, car de nombreux indicateurs sont au vert et montrent que nous avons, malgré la crise, gardé un temps d’avance. Nos bases sont solides, nous faisons partie des 143 Territoires d’industrie de France et, parmi eux, nous sommes celui qui a reçu le plus d’aides de la part de l’État : 10 M€ de dotations sont fléchés pour le développement des projets de nos entreprises phares. La preuve que notre bassin de vie se porte bien se retrouve aussi dans le taux de chômage, qui est certes encore trop élevé - 12,8 % - mais qui connaît une baisse continue depuis 2016 : moins 5 points. Soit la plus forte baisse continue du chômage de la région Occitanie, et ce malgré une hausse importante de la population active. Cette décrue montre sans ambiguïté que, sur Alès Agglomération, on crée beaucoup plus d’emplois qu’on en détruit. Je rappelle que 1500 emplois ont été créés sur notre Agglo en 6 ans et que notre taux de création d’entreprises culmine à 21 %, contre 12 % en France ! Alors oui, ces chiffres doivent donner foi en l’avenir !
Les derniers chiffres de l’INSEE sur la démographie vont également dans le sens d’un développement du territoire...
Tout à fait et j’en suis très satisfait. Alès a nettement dépassé la barre des 42 000 habitants. 42 452 habitants exactement au 1er janvier 2019, soit 1040 habitants supplémentaires par rapport à 2018 et une progression annuelle de 2,54 %… C’est une croissance quasiment record en France parmi les villes de plus de 20 000 habitants (la moyenne nationale s’établit à 0,3 %, NDLR). Alès Agglomération suit la même courbe positive puisqu’on y relève 3 300 habitants de plus de 2013 à 2019, soit une croissance de 0,6 %. Vous comprenez bien que tout cela n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat de la volonté politique ambitieuse et cohérente que nous portons depuis bientôt trois décennies avec Max Roustan et les élus de la Ville d’Alès et d’Alès Agglomération.
C’est cela qui vous fait dire, notamment dans l’affiche des vœux 2022, que “Le temps d’Alès Agglomération est arrivé” ?
Ce n’est pas un slogan, ni une incantation, c’est une réalité qui se traduit par tous les éléments que je viens de vous donner. Nous bénéficions actuellement d’un contexte favorable puisque nous attirons des citadins lassés des métropoles et désireux de venir habiter sur des territoires à taille humaine. Comme nous l’avons affiché dans le métro en 2020, Alès est une ville à taille humaine, au cœur d’un territoire dont le positionnement au pied des Cévennes est exceptionnel. C’est pourquoi Alès Agglomération est aujourd’hui perçue comme une destination attractive, où la vie est plus agréable qu’ailleurs. Et notre rôle, à nous élus, est de capitaliser sur cette appétence pour la qualité de vie et de développer notre territoire avec des projets dimensionnés, mesurés, qui soient eux aussi à taille humaine.
Comment comptez-vous réaliser cet objectif ?
Tout est consigné dans le projet de territoire que nous avons actualisé l’an dernier. Cette feuille de route guidera notre action pour les dix ans à venir. C’est le fruit d’un travail de réflexion de tous les élus communautaires qui ont travaillé en- semble en apportant leurs sensibilités différentes, bien entendu, mais en laissant de côté leurs idéologies politiciennes pour se mettre au service du territoire. Cela donne un document voté à l’unanimité et maillé de projets allant dans le sens de l’intérêt commun.
Quels sont donc les enjeux principaux d’Alès Agglomération pour les années à venir ?
Nous sommes désormais focalisés sur cinq enjeux majeurs : continuer de développer l’économie et l’emploi, assurer la transition écologique, accroître encore la qualité de vie, développer les solidarités, mais aussi assurer la promotion du territoire. Nous portons des projets emblématiques sur chacun de ces grands chapitres. Pêle-mêle, la création d’une filière “hydrogène vert”, l’ambition de réduire drastiquement nos déchets, la création de deux piscines et d’une salle de spectacle, l’aménagement de nouveaux axes routiers, le développement du Pôle Mécanique, la construction d’un Plan alimentaire territorial, l’ouverture d’une Maison de la jeunesse ou encore le soutien à la création de nouveaux événements culturels sont des projets à la fois structurants, mais qui reflètent aussi notre capacité d’anticipation et d’adaptation.
Si vous aviez un seul message à délivrer aux habitants d’Alès Agglomération en ce début d’année 2022, quel serait-il ?
Il faut croire en nos atouts ! Si l’avenir d’un territoire se mesure à sa capacité à rebondir, alors, croyez-moi, nous n’avons rien à envier à personne et nous sommes plutôt en tête de file. Je suis sûr que cette belle dynamique va continuer et qu’Alès Agglomération va devenir un pôle d’attraction régional.
Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération « C’est une réalité, le temps d’Alès Agglomération est arrivé »
Le projet de territoire conduit les actions de l'Agglo
Voté à l’unanimité par les élus communautaires, le projet de territoire donne la feuille de route des grands projets 2022-2026 et au-delà.
2022-2026 : LES GRANDS PROJETS
Les projets d’Alès Agglomération s’insèrent dans les 5 axes du projet de territoire : développement économique, transition écologique, qualité de vie, solidarité et promotion du territoire.
50 hectares de zones économiques à aménager
Ouvert le 17 janvier, le HUP symbolise la refondation du fameux “guichet unique de l’entrepreneuriat” qui a fait la spécificité du territoire alésien dès le milieu des années 1990. « Le HUP devient la tête de proue de notre politique économique sur un territoire de plus en plus attractif, indique Christophe Rivenq. Cela nous oblige bien sûr à trouver du foncier disponible afin d’accueillir ces nouvelles entreprises et de faciliter l’agrandissement des entreprises déjà implantées chez nous. Nous avons ainsi le projet de créer plusieurs zones d’activité, dont certaines sont déjà bien avancées : le Mont Cavala, qui sera terminé cet été, l’extension de la zone de Méjannes-lès-Alès autour du parc des expositions, une nouvelle zone à Tamaris, à Alès, et enfin 30 hectares qui seront aménagés à Vézénobres près de l’échangeur de la 2x2 voies ». Au total une cinquantaine d’hectares permettront d’accroître le volume d’activité et de recevoir dans les meilleures conditions les entreprises indispensables au développement du territoire.
Piscines et salle de spectacle : de nouveaux équipements de loisirs
Le centre nautique Le Toboggan, à Alès, attire des nageurs de toute l’Agglo et affiche complet très souvent. Alès Agglomération a donc décidé de construire deux piscines couvertes supplémentaires d’ici 2026. Au plus près des populations, dans un souci d’aménagement harmonieux du territoire, l’une des piscines sera située au nord et l’autre au sud d’Alès.
Le choix définitif des implantations sera effectué dans les prochains mois, en concertation avec les maires. Par ailleurs, une salle de spectacle avec une jauge d’au moins 3 000 personnes sera également bâtie d’ici 2026 sur Alès ou à proximité.
Cet équipement permettra d’organiser des concerts, notamment à destination des jeunes.
Une filière “hydrogène vert” va se structurer
« Ce n’est pas une lubie, c’est un vrai défi que nous pouvons relever en nous retroussant les manches », prévient Christophe Rivenq. Alès Agglomération souhaite lancer fin 2023 un système de production et de distribution d’hydrogène vert, puis déployer les premiers usages. En 2025, 50 % de la production devraient être consommés sur place. « En fabriquant nous-même notre hydrogène vert à partir d’une ferme photovoltaïque et d’un électrolyseur et en l’utilisant dans nos modes de chauffage et nos transports, nous aurons là encore un temps d’avance et nous nous positionnerons clairement comme un territoire à énergie propre. » Les camions-bennes à ordures ménagères et les bus de ville rouleront alors à l’hydrogène vert. L’habitat sera également concerné, en particulier le chauffage collectif pour lequel Alès Agglomération souhaite opérer une hybridation à travers une solution “gaz et hydrogène”.
Des États généraux de la santé en 2023
C’est un enjeu crucial et dans l’air du temps, pandémie ou non. Les questions de pénurie de médecins généralistes, de conditions d’accueil des aînés, d’accès aux soins, de prévention ou de connexion entre la médecine de ville et l’hôpital sont à mettre sur la table sans tabou. « Nous lancerons en 2023 des États généraux de la santé sur le bassin alésien, pilotés par Alès Agglomération », assure Christophe Rivenq. L’idée est de proposer un temps de concertation et de construction entre tous les acteurs de la santé, avec les institutions et les associations de santé, mais aussi avec les habitants de l’Agglo pour réfléchir à un système de santé plus efficace à l’échelle du territoire.
Une marque territoriale pour Alès Agglomération
Les récentes actions de promotion du territoire ont généré des retombées importantes en termes de notoriété : 5 millions de touristes sont venus sur Alès Agglomération en 2021. Pour continuer à faire valoir ses atouts, l’Agglo a lancé une démarche avec un cabinet parisien réputé pour définir sa marque territoriale. Ce travail d’étude, de réflexion et de partage avec les principaux acteurs du territoire est en cours et aboutira d’ici quelques mois. « Cette marque territoriale sera notre étendard dans toutes les régions de France et auprès des plus hautes instances pour attirer l’attention sur nous. Elle sera un facteur d’accélération très important de notre développement et catalysera toutes nos actions », avance Christophe Rivenq.
La réduction des déchets, coûte que coûte
Les élus communautaires ont décidé de lancer dès cette année un grand plan de gestion des déchets. Objectifs : améliorer la qualité de l’environnement et contrer l’explosion annoncée et nationale des coûts de traitement. La diminution des tonnages envoyés à la décharge est possible avec une meilleure valorisation des déchets : « Nous allons rénover les déchèteries pour faciliter leur utilisation, trouver des pistes d’économie, mais surtout nous allons avoir besoin de vous : il sera indispensable que chacun d’entre vous trie davantage ses déchets pour réduire les volumes », annonce Christophe Rivenq. De nombreuses actions sont prévues et seront dévoilées au fur et à mesure de l’année, comme par exemple la distribution gratuite d’éco-composteurs pour valoriser les déchets alimentaires qui encombrent mine de rien un tiers de nos poubelles…
Une voie de contournement pour Saint-Christol-lez-Alès
Le barreau routier est attendu depuis 70 ans et devrait enfin se réaliser d’ici 2026. L’enquête publique est terminée et les élus sont dans l’attente des conclusions du commissaire-enquêteur. Les études parcellaires pourront ensuite être lancées, puis le permis de construire déposé avant d’engager les travaux.
Le contournement de 5,6 km, traversant les cours de l’Alzon et du Respechas, permettra de relier le rond-point du lycée Jacques-Prévert à la cave coopérative située sur la route d’Anduze, en évitant la fameuse Pyramide. Cette infrastructure routière permettra d’extraire près de 20 000 véhicules par jour du centre-ville, avec un impact positif non négligeable sur la sécurité et la pollution.
PLU, NPNRU : la reconstruction des quartiers d’Alès
La qualité de vie est l’un des grands atouts de la ville d’Alès et de l’Agglomération. Cela passe d’abord par un habitat adapté et agréable pour tous. « Si l’on se projette dans dix ans, la ville d’Alès devra pouvoir loger 52 000 habitants. Cette réalité nous impose de créer de nouveaux logements et de rénover les logements anciens et insalubres du centre-ville et des faubourgs », estime Christophe Rivenq. C’est l’objet du nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU) et du Nouveau Programme National de Rénovation Urbaine (NPNRU) dans lequel l’État accorde 52 M€ de subventions pour la rénovation de sept quartiers alésiens d’ici 2026, « soit un tiers de la surface de la ville ! » Cette réhabilitation poursuivra le travail commencé dans le cadre de l’ANRU 1, qui a permis entre 2006 et 2020 la rénovation des quartiers des Cévennes et des Prés-Saint-Jean, avec déjà 69 M€ investis.
20 ANS DE GRANDES RÉALISATIONS SUR
LE GRAND ALÈS ET ALÈS AGGLOMÉRATION
La Communauté d’agglomération d’Alès a déjà une histoire riche. De la création du Grand Alès à 9 communes lors du passage à l’an 2000, jusqu’à l’actuelle Alès Agglomération version 72 communes, retour sur 20 ans d’actions au service des habitants du territoire.
Le Pôle Mécanique : un complexe industriel détonnant
À ouvert en 1999 avec ses 3 pistes (karting, rallye, vitesse) et 2 300 m² de bâtiments industriels. Depuis, le complexe industriel n’a cessé d’évoluer.
Ses circuits affichent un taux d’occupation proche des 98 % et 60 entreprises ont pu y créer 1000 emplois directs et indirects.
Médiathèque Alphonse-Daudet : construction et rénovation
Inauguré en 2000, cet équipement culturel majeur a été totalement rénové et agrandi sur 3 000 m² en 2020.
La station d’épuration de Saint-Hilaire
L’équipement a été Construit en 2003 pour traiter les eaux usées d’Alès et des communes périphériques (26 millions de litres d’eaux usées par jour).
Le Toboggan : le premier centre nautique du territoire
Inaugurée en 2006, la 1re piscine couverte de tout le bassin de vie alésien enregistre 220 000 entrées par an.
La rocade nord d’Alès
Ce tronçon de 2 km entre Saint-Martin-de-Valgalgues et le Pôle Mécanique a achevé le contournement d’Alès en 2008, après deux ans de travaux conduits et financés par le Grand Alès.
RIVE : Alès, capitale mondiale des véhicules propres
Depuis 2010, les Rencontres internationales des véhicules écologiques (RIVE) réunissent sur le Pôle Mécanique les acteurs mondiaux de la mobilité propre.
La construction d’un hôpital neuf
Après 4 ans de travaux, le nouveau centre hospitalier est inauguré en 2011 (292 lits) et devient le 1er hôpital “Haute Qualité Environnementale” de France.
Ouverture d’Innov’Alès
En 2012, Alès Agglomération enrichit son catalogue de zones d’activités avec Innov’Alès : une pépinière d’entreprises de 2 000 m² en plein coeur du Science Park d’IMT Mines Alès.
Création du concours Alès Audace
Alès Agglomération a lancé le concours Alès Audace en 2012 pour attirer des activités innovantes sur le territoire.
83 projets ont ainsi pu être encouragés grâce à 890 000 € de prix immédiatement investis sur l’Agglo.
L’école de musique Maurice-André
Les 17 salles de cours et l’auditorium ont ouvert en 2004 dans le bâtiment de l’ancienne clinique des Berceaux. Avec ses 1465 élèves, 65 profs et 10 sites d’enseignement, l’école de musique communautaire est devenue Conservatoire intercommunal en 2018.
Création de la RéAAL
En janvier 2020, Alès Agglomération a décidé de créer une régie communautaire pour gérer l’entretien des réseaux et la distribution de l’eau au prix le plus juste pour les habitants. La Régie des Eaux de l’Agglomération Alésienne assure un service public de qualité auprès de 67 000 abonnés.